Trente ans après sa naissance, Surtsey fume encore. Le cœur
de l’île est resté chaud et les émanations de soufre, de gaz carbonique et de
vapeur d’eau percolent toujours abondamment au travers des cendres noires
basaltiques.
Cependant, dans cet univers inhospitalier, la vie prit ses droits
quelques années seulement après l’émersion de l’île. Les
scientifiques observèrent avec fébrilité le long processus de colonisation de la
vie de ce laboratoire naturel vierge de toute contamination.
Qui arrivera le
premier ? Ce fut une plante (Cakile edentula), transportée par le vent ou
quelque oiseau, qui s’installa la première sur l’île, bien avant les mousses et
lichens habituellement pionniers de la végétation.
En 1966, la première araignée
débarqua, portée par un bois flotté. Puis les oiseaux y trouvèrent refuge. La
vie avait pris possession à Surtsey.