Les glaciers ont souvent servi de tombeau aux hommes qui les
ont fréquentés. Emportés par des avalanches, disparus dans des crevasses
lorsque les ponts de neige cédaient sous leur poids, épuisés par des
itinéraires trop audacieux, pris par le mauvais temps, victimes de chutes
d’avions ou d’hélicoptère, ceux-ci ont de nombreuses occasions de faire, post
mortem, le voyage du glacier.
Les corps en ressortent généralement comprimés,
cassés, déchiquetés, broyés.
Aussi quelle ne fut pas la surprise de deux
alpinistes allemands redescendant le Similaun (Tyrol), puis de toute la
communauté scientifique, tour à tour enthousiaste ou sceptique, de retrouver un
corps -daté par la suite de plus de quatre mille ans-, pourtant parfaitement
conservé, accompagné d’un carquois avec flèches à pointe d’os, d’un poignard en
silex et d’une hache à lame de bronze, le parfait arsenal du chasseur
préhistorique !